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Le CIRD et la BICIGUI signent un partenariat et lancent la 2ème édition du Programme Bourses Master CIRD

Le Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD) et la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de la Guinée (BICIGUI) ont signé une Convention de partenariat ce lundi 1er février 2021. A cette occasion, les deux institutions ont lancé la 2ème édition du Programme Bourses en Master CIRD. Cette édition entière prise en charge par l’institution bancaire à travers son Département RSE (Responsabilité sociétale de l’Entreprise et des Engagements), porte sur deux bourses dédiées aux étudiantes.

Ce programme apporte aux bénéficiaires un appui financier et un encadrement pédagogique tout au long de leur cycle de formation en Master : ateliers méthodologiques, écriture scientifique, projets de mémoire et d’investissement pratique sur les terrains de recherches, etc.

L’objectif général de ce programme de bourse est d’améliorer la qualité de la recherche scientifique, œuvrer pour une égalité des chances à travers le renforcement des capacités de recherche de deux (2) jeunes femmes et promouvoir la recherche sur les archives, le patrimoine historique et culturel, ou la gestion des ressources naturelles minérales et environnementales.

A travers ce partenariat, la BICIGUI renforce son engagement dans le domaine de l’éducation et de l’égalité des chances.

Le Programme Bourses Master CIRD a été initié et lancé par le CIRD en 2019 par l’octroi de 3 bourses à des étudiants guinéens. Dans son Plan stratégique quinquennal, le Centre prévoit l’octroi de 50 Bourses Master et 10 Bourses Doctorat à des étudiants guinéens et éventuellement africains sur la période 2019-2023.

Le CIRD rappelle les intéressées à se préparer, l’appel à candidature va être lancé dans les heures qui suivent.

Conférence / Système politique guinéen : entre démocratie et ethnocratie

Le samedi 21 novembre, à 10hoo, le Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD) organise sa conférence publique depuis le début de la pandémie. La conférence qui a pour le thème : Système politique guinéen : entre démocratie et ethnocratie sera prononcée par Ramadan Diallo, Docteur en Science politique, Enseignant-chercheur et Directeur exécutif-adjoint du CIRD.

Résumé

« L’ethnocratie est à la fois juridico-institutionnelle et pratique, moderne et traditionnelle, avec des aspects démocratiques et autoritaires. L’architecture juridico-institutionnelle de la Guinée en fait une démocratie libérale à part entière, au même titre que les démocraties occidentales prises pour modèle. Elle correspond à la définition maximaliste de la démocratie, sans prendre en compte l’effectivité de normes et principes. Sur le plan pratique, les institutions et mécanismes de la démocratie libérale existent également : les trois principaux pouvoirs, les partis, les médias, des élections périodiques, la participation populaire, etc. Ce contenu formel et pratique se rapporte à la modernité.
Mais, d’un autre côté, chaque fois que ce contenu entre dans un processus de mise en œuvre, on y rencontre l’ethnicité de manière significative. Dès lors, la modernité rencontre la tradition, la démocratie formelle croise l’autoritarisme. Mais l’un ne se dilue pas dans l’autre. Ces différentes réalités s’hybrident et s’alternent dans la manifestation de l’ethnocratie. »

Le CIRD vous attend nombreux. Entrée gratuite

Visite : Le CIRD reçoit la BICIGUI

Le 5 août, la Direction exécutive du CIRD a reçu en visite M. Mamadou Sanou Diallo, chargé de la Responsabilité sociétale de l’entreprise et des engagements (RSE) à la BICIGUI. Une rencontre au cours de laquelle les deux parties ont échangé sur des pistes de collaboration et proposé de formaliser le tout dans une convention de partenariat qui définit les axes communs d’intervention.

Après les échanges et la visite des locaux, le CIRD a offert à son hôte un exemplaire du recueil de nouvelles « Fenêtre sur rue » de la première édition du Prix littéraire Williams Sassine.

SEMINAIRE 3SG : ETHNICISATION DU FAIT POLITIQUE ET POLITISATION DU FAIT ETHNIQUE

« Ethnicité et Démocratie en Guinée », c’est le thème de la session du 4 mars qui a eu lieu dans la salle des séminaires du MASDEL à l’UGLC Sonfonia. Il a été développé par Dr Ramadan DIALLO, Docteur en SciencePo et Directeur exécutif-adjoint du #CIRD. De nombreux étudiants en master et au #Doctorat ont prix part à la rencontre qui a suscité de nombreux questions et un débat intéressant.

La décennie 1990 constitue pour bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne – francophones notamment – une transition de régimes autoritaires vers des régimes démocratiques. C’est le cas de la Guinée où un processus démocratique s’est ouvert dès la moitié des années 1980, avec la chute du régime dirigiste d’Ahmed Sékou Touré.

A l’inverse des démocraties libérales occidentales dont elle s’inspire, la démocratie conventionnelle adoptée en Guinée existe dans l’architecture juridico-institutionnelle mais ne fonctionne pas, dans les faits, sur la base d’institutions politiques et sociales qui transcendent les clivages ethniques et communautaires. L’ethnicité en est la matrice fondamentale. Elle se manifeste par l’hybridation de produits institutionnels d’import-export à des réalités locales spécifiques.

L’Administration publique, les partis politiques, les organisations socio-culturelles s’appuient explicitement ou implicitement sur l’ethnicité dans leur rapport au politique. Plusieurs facteurs sont à la base de ce double phénomène d’ethnicisation du fait politique et de politisation du fait ethnique en Guinée. On peut l’attribuer aussi bien à la fragilité de l’Etat qui peine à assurer ses missions régaliennes – sécurité, justice, bien-être, etc. – qu’à l’insuffisance de l’ancrage des valeurs, normes et principes de la démocratie libérale dans la société guinéenne. A cela, il faut ajouter le rôle structurant de l’ethnie comme groupe social de mobilisation politique dans les représentations collectives.

RESUME : LE CINEMA, UNE PRATIQUE SOCIALE ET CONTESTATAIRE DANS LES ANNEES 50 EN AFRIQUE

« Le cinéma, pratique sociale et contestataire dans les années 1950 en Afrique »

Odile GOERG

Professeure émérite, Histoire de l’Afrique contemporaine,

Université de Paris, Paris Diderot-CESSMA

Présidente du Conseil Scientifique du CIRD.

Le cinéma connut un succès rapide dans les villes d’Afrique. Encore fallait-il que l’offre en salles existe. Celle-ci se développe rapidement après 1945 dans le contexte d’effervescence politique et de demandes des publics. Elle suit un double mouvement : extension spatiale vers des quartiers autrefois non pourvus en cinémas, les banlieues naissantes dont l’essor est vif ; expansion sociale touchant des catégories de plus en plus larges. C’est dans ce cadre, que le rôle du cinéma, comme pratique sociale et contestataire, est analysé. Le cinéma, avant tout espace de détente et de rencontres, est en effet aussi un lieu de subversion, car il diffuse des images éloignées du modèle de la « mission civilisatrice » : images de brigands, de débauchés, de « femmes faciles »… Il est également un lieu d’expression contestataire face à la domination coloniale. La « salle obscure » permet en effet de s’exprimer dans l’anonymat, en toute impunité, tandis que la masse des spectateurs, formant collectif, encourage la parole ou les interjections. Le public, composé surtout des jeunes hommes avides de westerns et de films policiers, s’agite. Les scolarisés, de plus en plus nombreux et connectés à l’étranger par la circulation de revues ou des étudiants, réagissent également, en contestant les discours et les images racistes des films occidentaux, notamment en provenance d’Hollywood. A la même époque, les films arabes, c’est-à-dire égyptiens, propose une version alternative au modèle de décolonisation occidental, celui du panarabisme, que les autorités coloniales tentent d’interdire en AOF.

Les années 1950 voient également se dérouler des discussions sur le rôle du cinéma dans les futurs États indépendants et dans la formation de la jeunesse. Les débats, auxquels participent notamment Paulin Vieyra et Jean Rouch, portent également sur la nécessité d’un cinéma proprement africain, c’est-à-dire réalisé par des cinéastes africains.

 

MISSIONS SCIENTIFIQUES ET INSTITUTIONNELLES DU CIRD A L’UNIVERSITE JULIUS NYERERE DE KANKAN

Du 12 au 16 janvier 2020, une délégation du CIRD a effectué une mission scientifique et institutionnelle à l’Université Julius Nyerere de Kankan (UJNK). Conduite par son directeur exécutif, M. Abdou Ndao, la délégation était composée de :

  • Professeure émérite Odile Goerg, historienne et présidente du Conseil scientifique,
  • M. Abdourahmane Pellel Diallo, chef du département documentation et archives,
  • M. Thierno Nouhou Diallo

Cette délégation a eu plusieurs séances de travail avec les autorités académiques conduites par le Pr Sékou Kaba, Recteur de l’UJNK. Trois activités majeures ont jalonné la visite :

  •  Sessions scientifiques animées par Pr Odile Goerg sur les enjeux méthodologiques de l’histoire contemporaine et sur le cinéma comme pratique sociale et contestataire des année 50 en Afrique.
  •  Sessions sur l’analyse qualitative appliquée à l’informatique animées par Abdou Ndao, directeur exécutif du CIRD par ailleurs spécialiste d’analyse des données.
  • Sessions de travail avec les autorités de la bibliothèque et du centre de documentation de l’UJNK sur les projets du CIRD relatifs à la numérisation des archives en Haute Guinée et à la mise en place d’une bibliothèque scientifique.

3SG DU 05 FEVRIER : MONOPOLE FONCIER DE L’ETAT ET ENJEUX FONCIERS LOCAUX EN REPUBLIQUE DE GUINEE

Séminaire 3SG

Séminaire Sciences Sociales – Guinée

Chaque premier mercredi du mois de 10h à 12h

Alternativement au CIRD et au LASAG

Coordination : Dr. Ramadan Diallo, Abdou Ndao (CIRD), Dr Marie Yvonne Curtis (LASAG-MASDEL-UGLCS), Pr Moustapha Keïta Diop (LASAG-MASDEL-MASDEL-UGLCS), Pr Frédéric Le Marcis (IRD & CERFIG)

Mercredi 5 février 2020

10h à 12h

CIRD

Monopole foncier de l’État et enjeux fonciers locaux en République de Guinée

Pr Moustapha Keïta-Diop

Discutant

Dr Ramadan Diallo (CIRD)

La question foncière suscite actuellement de nombreux conflits en République de Guinée, qui sont directement ou indirectement liés à la gestion des potentialités naturelles du pays. C’est le cas notamment des ressources agricoles et minières dont l’exploitation s’inscrit dans un processus de rapports de force accentuant les inégalités sociales et excluant les catégories sociales les plus vulnérables, comme les femmes et les jeunes. Une dynamique foncière qui se déroule dans un contexte global d’urbanisation sauvage empiétant sur les terres agricoles ou l’exploitation minière à grande échelle engloutissant les terres à vocation agricole. Le pays est donc confronté aujourd’hui aux nombreux défis de gouvernance foncière susceptible de favoriser l’accès aux ressources naturelles et la sécurisation foncière des populations locales.

Les politiques et législations foncières en Guinée sont passées théoriquement du monopole foncier de l’État à la généralisation brutale de la propriété privée. Dans la pratique, l’État centralisé nourrit toujours la prétention de contrôler les terres au détriment des collectivités locales. Cette communication vise à mettre en évidence les enjeux, conflits, débats, politiques et pratiques en cours autour de la question foncière dans les zones urbaines comme dans les zones rurales. La démarche anthropologique déployée, pour appréhender la complexité de la question foncière, a pour principal objectif de déconstruire concrètement le monopole foncier de l’État pour favoriser une gestion décentralisée des ressources foncières au profit des collectivités locales et des populations à la base.

SEMINAIRE SCIENTIFIQUE : VENEZ ÉCHANGER AVEC PR ODILE GOERG DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS DIDEROT

Après le séminaire consacré au « nouvelles sources de l’histoire », qui a mobilisé près d’une centaine d’étudiants et d’enseignants, Pr Odiel GOERG donne rendez-vous le samedi 18 janvier de 10h à 13h toujours à l’université de Sonfonia. Ce deuxième séminaire va porter sur « LE CINEMA, PRATIQUE SOCIALE ET CONTESTATAIRE DANS LES ANNEES 50 EN AFRIQUE » et se déroulera dans la salle 2 du bâtiment à étage qui jouxte la bibliothèque américaine.

Dans le même sillage, Pr Odile est disponible à partir de 13H15 pour recevoir les étudiants doctorants qui souhaitent recueillir ses avis méthodologiques sur leur projet de thèse.

Madame Odile GOERG est professeure émérite d’histoire de l’Afrique contemporaine à l’Université de Paris, Paris Diderot, CESSMA (Centre d’étude en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques) et par ailleurs présidente du Conseil Scientifique du CIRD. Les séminaires qu’elle anime s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du Plan stratégique quinquennal du CIRD 2019-2023, notamment le volet renforcement des capacités scientifiques des chercheurs.

LE CIRD EN ANIMATION SCIENTIFIQUE A L’UNIVERSITE JULIUS NYERENE DE KANKAN EN HAUTE GUINEE

Après l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia Conackry (UGLC S-C) le 09 janvier 2020, le CIRD poursuit ses animations scientifiques à l’Université Julius Nyerere dans la période du 13 au 16 janvier 2020. Pr Odile Goerg, historoienne, professeure émérite des universités, Université de Paris, Paris Diderot, présidente du Conseil scientifique du CIRD animera des sessions méthodologiques sur les sources historiques et sur l’histoire du cinéma. Dans le même sillage, M. Abdou Ndao, directeur exécutif du CIRD, par ailleurs spécialiste de données animera des sessions sur l’analyse qualitative appliquée à l’informatique. Le CIRD aura des sessions de travail avec le Centre de documentation de l’UJNK pour explorer les opportunités de collaboration institutionnelle sur un projet de numérisation des archives de la haute Guinée. Ces activités sont le prolongement d’une convention de partenariat signée entre le CIRD et l’UJNK le 22 juin 2019.

RESUME DE LA CONFERENCE 3SG DU PR ODILE GOERG : INNOVER EN HISTOIRE DE L’AFRIQUE

Odile GOERG, Professeure émérite, Histoire de l’Afrique contemporaine
Univ. Paris Diderot-CESSMA; Présidente du Conseil Scientifique du CIRD 

« Innover en histoire de l’Afrique: quelles sources pour de nouvelles thématiques de recherche ? »

La conférence porte sur les changements récents à l’œuvre dans la recherche historique sur l’Afrique. En partant de sa propre expérience de chercheuse et d’enseignante et d’une approche mêlant « Biographie scientifique, choix méthodologiques et contexte historiographique » (I), Odile GOERG interroge les modifications apportées à la « Typologie des sources : quels changements? » (II) au cours des dernières décennies. L’on constate un élargissement de la gamme des sources mobilisées par les historiens : l’oralité englobe non seulement les traditions orales (réévaluées et revisitées d’ailleurs) mais aussi les chants ( de descendantes d’esclaves ; chansons populaires ; hymnes militants…), les témoignages oraux, les discours et slogans… L’iconographie est définitivement passée du statut d’illustration à celui de source dont l’analyse contextuelle doit être poussée, toute image étant porteuse d’informations factuelles et de représentations.

Quant aux objets, la recherche les met à contribution pour les faire parler. Finalement, l’écrit, qui était à la base de la démarche historique de l’école positiviste, se voit complété par des documents de plus en plus divers (lettres privées, presse, journaux intimes, cahier de paysans…) alors que la recherche exhume des auteur.es émanant des sociétés africaines (premiers scolarisés, lettrés en langues locales transcrites dans l’alphabet arabe ou latin…). Au final, autant, voire plus, qu’une inflexion donnée à de nouvelles thématiques, les historiens modifient leur regard sur des sources anciennes « Renouveler les approches via les sources » (III). Sont particulièrement étudiés : les mobilisations politiques, notamment sous l’angle du genre et des anonymes (et non des dirigeants) ; les sociabilités et les formes de loisirs (cinéma…) ; les représentations, les sensibilités et les émotions… Plus globalement le renouvellement des sources couplé à un changement de questionnement (regard) permet d’aborder de manière dynamique et renouvelé des thèmes anciens comme l’enseignement, la santé, les frontières…