Guinée : Signature du Pacte d’Entente National pour la paix, l’unité et la cohésion sociale

Conakry, le 10 juillet 2025. La République de Guinée amorce un tournant historique vers la paix durable et la cohésion nationale. Sous la présidence de Monsieur le Premier Ministre, chef de Gouvernement Monsieur Amadou Oury Bah, une cérémonie solennelle a marqué la signature du Pacte d’Entente Nationale pour la Paix, l’Unité et la Cohésion Sociale. Un document engageant autorités politiques, religieuses, coutumières et morales à œuvrer pour le maintien de la paix. L’objectif visé : soutenir la lutte contre la manipulation ou l’instrumentalisation politique et sociale, jeter les bases d’une culture de la citoyenneté et des droits de l’homme et renforcer la redevabilité des gouvernants. Le Pacte cherche aussi à créer les conditions d’une réconciliation nationale.

La cérémonie a eu lieu en présence des Coordinations régionales, des autorités religieuses, morales et coutumières venues des quatre régions du pays, des partenaires techniques et financiers et des institutions nationales et internationales.

Organisée par le Centre d’Innovation et de Recherche pour le Développement (CIRD), en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui au renforcement de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale, financé par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF) à hauteur de 3 204 998 USD.

Le Pacte est élaboré à la suite de l’étude intitulée “Identification et écriture de bonnes pratiques et savoirs locaux respectueux des droits des femmes et des hommes”, conduite par le CIRD dans le cadre de « Projet d’appui au renforcement de la cohésion sociale et à la réconciliation nationale en Guinée » mis en œuvre par le PNUD, le HCDH et UNFPA.

Dans ce document de 6 pages, 4 chapitres et 11 articles, on traite de la façon dont autorités religieuses, coutumières et morales, aux côtés de celles politiques, vont s’impliquer pour prévenir les conflits en Guinée : « C’est toute la Guinée qui est représentée pour convenir ensemble à renoncer au droit de se faire justice soi-même, renoncer à la violence. Comme mode de règlement des conflits, il offre la possibilité à la paix d’advenir et d’être durable… Le pacte que nous signons aujourd’hui est le fruit d’un long processus de recherche conduite dans toutes les régions de la Guinée. Cette étude a reposé sur des entretiens, des observations et de la recherche documentaire. Nous avons écouté les citoyens, les coordinations, les chefs religieux, les femmes, les jeunes pour comprendre leurs expériences en matière de conflit, leurs attentes… », explique Dr Safiatou Diallo, Fondatrice et PCA du CIRD. Pour qui « Vivre ensemble ne signifie pas simplement coexister, cela implique de cohabiter, de partager des espaces, de partager des responsabilités, de partager des projets. Vivre ensemble n’est profitable que si la cohabitation l’emporte sur la coexistence… Les coordinations régionales s’engagent à ne plus tolérer la manipulation identitaire, les autorités coutumières s’engagent à jouer un rôle actif de médiation dans l’égalité et l’Etat, en devenant consignateurs du pacte, s’engagent à garantir les droits, à assurer la justice pour tous les citoyens », a-t-elle déclaré.

Monsieur le Premier Ministre, chef de Gouvernement M. Amadou Oury Bah, accompagné de nombreux membres du Gouvernement, des cadres et conseillers de la Primature, a encouragé les signataires à veiller au respect des engagements pris : « Ce que nous signons aujourd’hui est un engagement solennel au service de la paix, de la cohésion et de la stabilité durables. La Guinée doit montrer la voie, pour elle-même et pour la région… La paix n’est jamais acquise. C’est un combat quotidien. Mais aujourd’hui, un pas important vient d’être franchi pour la Guinée. »

Pour le Représentant Résidant du PNUD, Monsieur Anthony Ohemeng Boamah, « La paix et la cohésion sociale ne sont jamais définitivement acquises. Elles se maintiennent grâce à la patience, au dialogue, au respect de nos diversités et à la recherche constante de justice. Elles exigent de chaque acteur national, un effort soutenu pour surmonter le clivage, panser les blessures et bâtir collectivement les fondements d’un vivre ensemble. » Pour lui, le Pacte ainsi signé n’est qu’un point de départ, « … une boussole et une politique pour guider nos actions futures. Il nous interpelle tous, autorités, citoyens, sur notre responsabilité collective qui exige vigilance et engagement constant. »

De son côté, Madame Cristelle Youness a souligné que « Ce moment solennel marque une étape décisive dans le cheminement collectif du peuple guinéen vers une société plus juste, plus inclusive et résolument tourné vers la paix durable. Il s’agit d’une volonté commune de dépasser les clivages, les plaisirs du passé et de construire un avenir fondé sur le dialogue, la solidarité, le respect mutuel… La paix n’est pas un acquis, elle se construit chaque jour dans nos paroles, nos gestes, nos décisions. En signant ce pacte, vous écrivez une nouvelle page de l’histoire de la Guinée, une page d’espoir, de courage. ».