CIRD : Avis de fermeture

Le Centre International de Recherche et de Documentation, CIRD, informe le public qu’à l’occasion des fêtes de fin d’année, ses locaux sont fermés du 29 décembre au 6 janvier inclusivement.

Le CIRD en profite pour souhaiter à toutes et à tous une excellente année 2019

Bonne année 2019

Le Centre International de Recherche et de Documentation, CIRD, souhaite à toutes et à tous une excellente année 2019

Prix Williams Sassine : Les éditions se succèdent

Le 22 décembre 2018, le Centre International de Recherche et de Documentation a clôturé la première édition du Prix littéraire Williams Sassine (PLWS) par la présentation du recueil de nouvelles primées. Pas de répit ! C’est à la même occasion que la deuxième édition du prix a été lancée, la biennale qui court jusqu’en février 2020 (la délibération du Jury et la remise des prix sont prévues pour le 8 février 2020). La cérémonie, placée sous la présidence d’honneur du directeur national de la Culture, Monsieur Jean-Baptiste Williams, a mobilisé près de 200 personnalités, dont des universitaires, enseignants, étudiants, élèves, hommes de médias, autorités politiques, responsables des institutions et centres documentaires, éditeurs.

Le CIRD a initié le PLWS dans le but d’encourager l’écriture, promouvoir la littérature guinéenne et africaine et rendre hommage à Williams Sassine, écrivain guinéen peu connu de ses compatriotes. La première édition consistait pour les candidats à soumettre une nouvelle sur un sujet au choix en s’inspirant de la phrase de Williams Sassine qui dit : « On a tellement de réalités qu’on n’écrit pas avec l’imagination […] Il suffit d’ouvrir sa fenêtre, d’ouvrir sa porte, il suffit de faire 100 mètres dans la rue pour que vous voyiez des choses qui défient l’imagination ». L’édition a connu un succès international, avec 64 candidatures dont 11 venues de 5 pays étrangers. Le Jury international présidé par Véronique Tadjo, franco-ivoirienne, Grand Prix littéraire d’Afrique noire, a délibéré le 9 février en choisissant les quatre meilleurs textes de l’édition dont les trois premiers sont des auteurs guinéens, la quatrième est une ivoirienne. Le CIRD, respectueux de son engagement, a publié chez Ganndal Fenêtre sur rue, recueil qui contient les quatre nouvelles, 84 pages, en 1.000 exemplaires, destiné aux institutions d’enseignement, aux bibliothèques et centres de lecture du pays et gratuitement.

Quid de la 2ème édition ?

La deuxième édition, comme la première, porte sur la nouvelle, avec cette fois-ci un thème qui porte sur la migration. Dans un discours prononcé en 2016, le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Gutérres déclarait : « Pendant longtemps, on a prétendu que la globalisation et les progrès technologiques allaient inclure tout le monde, mais beaucoup de personnes ont été laissées sur le bord du chemin, la colère s’est développée (…) et la migration s’est imposée comme une menace. Il n’y aura pas de réussite sans répondre à ce sentiment ». En effet, l’actualité de la question migratoire est un truisme de nos jours. Outre la question de l’immigration clandestine qui nous vient en première idée, ce thème renvoie également à toutes ces situations dans lesquelles des personnes se déplacent d’une zone géographique (pays, région, ville) à une autre pour des affaires, des études, des soins, pour rejoindre leurs familles, pour fuir des catastrophes naturelles ou des guerres.

La deuxième édition garde le même objectif général : valoriser la littérature guinéenne et africaine. Comme objectifs spécifiques, il cherche à découvrir et promouvoir les jeunes talents en écriture, encourager l’édition et la diffusion du livre et sensibiliser les jeunes à travers l’écriture et la lecture sur les enjeux des migrations.

Les critères pour participer ? Ce sont entre autres, être âgé de moins de 40 ans, écrire un texte (Times News Roman, taille 12, et interligne 1,5)  de 15 à 20 pages sur la migration à envoyer à info@cirdguinee.org avant le 1er septembre 2019 à minuit.

Les textes seront traités sous anonymat. Les quatre lauréats seront annoncés le 8 février 2020 sur le site www.cirdguinee.org et sur la page Facebook cirdguinee, après la délibération du Jury. Le 1er aura 1.000 euros, un trophée, une attestation et la participation à un salon du livre africain, le 2ème aura 800 euros, le trophée et une attestation. Les 3ème et 4ème auront respectivement 600 et 400 euros, un trophée et une attestation chacun. Vous pouvez télécharger ici le règlement du concours ou le lire sur le site du CIRD mentionné plus haut.

Remise du recueil et lancement de la 2ème édition du PLWS

Le CIRD vous convie à la cérémonie de remise du recueil de nouvelles « Fenêtre sur rue » de la 1ère édition du Prix littéraire Williams Sassine et du lancement de la 2ème édition de ce Prix, ce 22 décembre 2018 à 10h, à Kipé Dadia Mosquée.

Lire, c’est se construire

Le 30 novembre 2018, le Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD) a organisé une conférence sur « La place et le rôle de la littérature de jeunesse dans un centre de documentation ». Conférence prononcée par Mme Brou née Dahi Denise Lidy Koffi, ivoirienne venue en Guinée pour participer à la deuxième édition du Salon international de littérature de jeunesse organisé par les éditions Ganndal.

La rencontre qui a duré 3 heures a mobilisé des enseignants et étudiants de l’Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée (ISSEG). La conférence a puisé de sa longue et riche carrière dans le système éducatif de son pays pour expliquer au public l’importance du livre et de la lecture pour le développement de l’individu. A travers des exemples concrets et pratiques tirés de ses activités au quotidien, elle a montré à l’assistance le chemin à suivre pour aider les communautés à disposer des bibliothèques au sein des écoles. Si Mme Brou est déjà très active dans la promotion de la lecture à travers l’implantation des bibliothèques dans le secondaire, elle sait que quel que soit l’engagement citoyen, la volonté politique est nécessaire pour réussir le pari. Quoique l’un peut entrainer l’autre.

A l’entame de la conférence, Dr Ramadan Diallo, Directeur par intérim du CIRD, avait salué les invités, exprimé l’engagement du CIRD à contribuer à la promotion de lecture, de l’écriture et du livre.

Des échanges riches ont ponctué l’exposé de la conférencière, sous la modération de M. Lamarana Diallo, Ingénieur de Recherche au CIRD. Mme a conclu par cet appel : « Là où il y’a des livres, la littérature et les bibliothèques, les armes et les guerres se taisent et désespèrent ». Une photo de famille a clôturé l’événement.

Décembre : la sélection du mois

Chaque mois, le Centre International de Recherche et de Documentation, CIRD, vous propose une collection de livres. Pour ce mois de décembre, ci-dessous les titres que le Centre vous propose en lecture.

Titre 1

L’Enseignement colonial en Afrique Noire

Adulé par ceux qui y voient le creuset qui enfanta les élites qui conduisirent l’Afrique à son indépendance, honni par ceux pour lesquels il n’engendra que des auxiliaires de l’administration coloniale si ce ne sont pas ses suppôts,  l’enseignement colonial en Afrique Noire a ses chantres et ses détracteurs.

Au-delà des performances et compétences avérées des « Normaliens », « Médecins africains », Sages-femmes de William Ponty et autres administrateurs africains, que reproche-t-on à cet enseignement ?

Dans une série d’articles qui intéresseront sans doute les chercheurs et les concepteurs des politiques éducatives, des hommes de culture de l’époque exposent les problèmes de cet enseignement.

In Présence Africaine n° 6 Février–Mars 1956        Cote PA  6

  • AGUESSY. – Esclavage, colonisation et tradition au Dahomey (Sud)
  • Ray AUTRA. – Historique de l’enseignement en A.O.F.
  • SENGAT KUO. – A propos de l’éducation de base au Cameroun
  • DAVIDSON. – African education in British central and Southern Africa

In Présence Africaine n° 7 Avril– Mai 1956 Cote PA 7

  • -C. de GRAFT-JOHNSON. – African traditional education
  • WADE. – Critique des méthodes pédagogiques
  • SENGAT KUO. – A propos de l’éducation de base au Cameroun (fin)
  • Buanga FELE. – Crise de l’enseignement dans les colonies portugaises

In Présence Africaine n° 11 Décembre 1956–Janvier 1957             Cote PA 11

  • DADIE. – Misère de l’enseignement en A.O.F.
  • SAR, J. FOFANA et K. BANNY. – Esprit et situation de l’enseignement en Afrique Noire

In Présence Africaine n° 38 du 3e Trimestre 1961    Cote PA 38

  1. KI-ZERBO. – Enseignement et culture africaine

In Présence Africaine n° 39 du 4e Trimestre 1961    Cote PA 39

  • RIVENC et P. GUBERINA. – Développement de l’enseignement des langues en Afrique

In Présence Africaine n° 40 du 1er Trimestre 1962   Cote PA 40

  • GUBERINA ; P. RIVENC. – Projet en vue du développement de l’éducation des adultes en Afrique
  • Vincent MONTEIL. – Problèmes d’éducation au Nigeria

Titre 2

Williams Sassine, itinéraires d’un indigné guinéen

Degon, Elisabeth. – Paris : Editions Karthala, 2016. – 221 p. : ill. en  coul., couv. ill. ; 22 cm. (Collection Lettres du Sud)

ISBN 978-2-8111-1761-0 : 19 €

Disponible au CIRD sous la cote : 896 SAS

Résumé :

Cette biographie bien documentée, riche en anecdotes et témoignages, présente cet auteur guinéen aux talents multiples, salué par les uns et dérangeant pour les autres par son anticonformisme, prématurément arraché à ses administrateurs un certain 9 février 1997 à peine âgé de 53 ans. S’il fut un romancier et un nouvelliste prolixe, auréolé à l’extérieur, tout juste toléré  dans son pays (eh oui ! nul n’est prophète chez soi), ce sera surtout la page « Chronique assassine » du journal satirique guinéen « Le Lynx » qui lui est consacrée [ne peut-on pas lire : « Chronique à Sassine » ?] qui construira sa notoriété locale.

L’auteure : Elisabeth DEGON, conservateur en chef honoraire en bibliothèques, connaît bien la Guinée qu’elle a parcouru jusqu’à ses recoins, puisqu’elle y a travaillé quatre ans dans un projet de mise en place d’un réseau national de bibliothèques de lecture publique. Ce séjour lui aura permis de côtoyer les personnalités que fréquentaient Sassine et de s’imprégner de l’ambiance dans laquelle il a vécu ses dernières années.

Titre 3

La Chine entre les lignes. Le guide incontournable de la politique économique chinoise

Wei, Lin ; Barron, Olivier. – Beijing : Editions en Langues étrangères, 2015. – v-358 p. : tabl., graph ; 24 cm.

ISBN 978-7-119-09429-8

Disponible au CIRD sous la cote : 330.951 WEI

Résumé :

Qui ne parle et ne s’étonne du miracle de la croissance chinoise. En Afrique on se complait à dire qu’aux années des indépendances, la Chine était au même niveau de développement que beaucoup de pays africains… Toujours est-il qu’elle se classait très loin parmi les pays sous-développés, distancés en cela par tous les pays européens. En moins d’une génération, voilà la Chine en passe d’être la première puissance économique mondiale.

La Chine entre les lignes, monographie de la politique économique chinois, écrite par des experts, nous éclaire sur le processus de la prise de décision en Chine, « en expliquant la complexité qui sous-tend les nombreux défis affrontés par ceux qui décident de la politique économique en Chine dans leurs recherches d’un modèle de croissance durable ».

Les auteurs :

WEI Lin : chroniqueur expérimenté de l’Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle), l’agence de presse officielle, ainsi que du China Securities Journal, le quotidien d’affaires le plus influent en Chine, est licencié en Communication et Journalisme internationaux de l’université de Xiamen.

Olivier BARRON : citoyen américain, titulaire d’un Master avec mention en mathématiques et philosophie de l’Université St. Andrews en Ecosse, est Président-directeur général de la China Research chez North Square Blue Oak, une société de services financiers localisée à Londres avec des bureaux à Beijing.

Journée d’étude du CIRD : des chercheurs guinéens planchent sur la citoyenneté en Guinée

La Journée d’étude a eu lieu au CIRD ce 21 novembre 2018. Elle a mobilisé 25 participants autour de « La citoyenneté en Guinée : approches pluridisciplinaires ». Un thème central qui a été examiné sous six angles par des chercheurs guinéens de rang magistral.

Un thème pertinent. Pertinent dans la mesure où il est une préoccupation en Guinée mais aussi au vu de la nécessité d’aller vers « une éducation à la citoyenneté globale » dans le contexte de « mondialisation économique, de l’internationalisation des débats politiques, de l’accélération des circulations culturelles et d’une conscience environnementale désormais planétaire. » Dans son introduction, le professeur Djenabou Baldé, responsable de la Recherche au CIRD, a rappelé que « l’éducation à la citoyenneté au sens large peut être entendue comme l’éducation à la fois à la capacité de vivre ensemble de manière harmonieuse dans la société et à la capacité de se déployer à la fois comme personne et comme citoyen, sujet de droits et de devoirs, libre, responsable, solidaire, autonome, inséré dans la société et capable d’esprit critique et de questionnement philosophique. Elle aborde les questions de citoyenneté au sens strict liées à la connaissance et à la pratique de la gestion de la « cité ». Elle touche également à la connaissance et aux questionnements relatifs aux religions et courants philosophiques. Elle comporte donc des approches éthiques et philosophiques… Cette éducation à la citoyenneté n’exclut pas celle au bien-être qui implique l’éduction aux relations affectives et l’acquisition de comportements préventions en matière de santé et de sécurité pour soi et pour autrui. Professeur Djenabou Baldé ajoute que l’éducation à la citoyenneté « inclut de multiples dimensions reliées entre elles et interdépendantes qui s’inscrivent dans la perspective des « Objectifs du Développement durable » des Nations unies. Ceux-ci enjoignent tous les États à, « D’ici à 2030, faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable » (Agenda Éducation 2030). Cette éducation vise à transformer la société. Elle n’est pas normative mais favorise l’échange de visions, le débat et la réflexion critique.

La journée se fixait donc pour objet « l’examen de la notion de Citoyenneté telle qu’elle prend corps de manière effective en République de Guinée dans un contexte particulièrement difficile pour nous. Il s’agit d’envisager de manière très concrète ce qu’il en est sur le sol guinéen de la vie de cette notion idéalement exigeante mais complexe et délicate quant à son inscription dans les représentations et les pratiques.

D’où la nécessité d’examiner la citoyenneté en Guinée sous plusieurs thématiques, dont :

De l’indigénat à la citoyenneté : thème présenté par le Professeur Abdoul Goudoussi Diallo, géographe à la retraite, retraçant l’histoire de la citoyenneté de la République de Guinée, ancienne Guinée Française devenue indépendante le 2 Octobre 1958. Le conférencier a tenté d’analyser le cheminement de ses habitants à travers le régime d’indigénat au cours duquel ils étaient des sujets de la France « taillables et corvéables », la citoyenneté française octroyée aux différentes colonies après la seconde guerre mondiale et la citoyenneté guinéenne qui interviendra après le référendum du 28 Septembre et l’indépendance du pays le 2 Octobre 1958.

Le second thème : Citoyenneté et identité culturelle, développé par le Professeur Ibrahima Ninguélandé Diallo, psychopédagogue, aborde successivement le concept d’identité, d’identification, d’identité culturelle et de citoyenneté avant d’analyser de façon spécifique la relation entre l’identité culturelle et la citoyenneté sous l’angle de vue de l’approche psychosociale. C’est dans cette posture que le conférencier essaie de montrer la place des éléments culturels dans le processus d’identité et dans les actes d’identification. Les relations fonctionnelles qu’entretiennent les notions de valeur, d’attitude, d’opinion et de conduite et le rôle que chaque référent empirique de ces concepts joue dans le repli identitaire d’un individu ou d’un groupe social sont particulièrement abordées. Du coup, l’auteur montre comment la culture sociale oriente et fonde le processus de formation de la personnalité par le moyen de l’éducation. L’analyse s’appuie sur des faits sociohistoriques concrets. Le conférencier, dans la même posture psychosociale, analyse le repli identitaire qui a tendance à menacer la paix et l’intégrité de la communauté politique ainsi que la citoyenneté républicaine et responsable en Guinée.

De quelques pratiques populaires de la citoyenneté en Guinée, troisième thème de la journée. Il a été exposé par Dr Ramadan Diallo, politologue et chargé de la Recherche au CIRD. La thématique s’inscrit dans la suite logique du thème précédent. Il est abordé par l’auteur à travers sa dimension non normative. Comme pour prendre le contrepied des thèses qui font de la citoyenneté un « droit de cité » renvoyant à un ensemble de droits et de devoirs y compris les droits économiques, à savoir le droit au travail, le droit à la propriété, le droit de disposer pleinement et librement de leur richesse et de leurs ressources naturelles qui sont tous reconnus à tout individu membre de la communauté politique. L’auteur montre que cette façon de concevoir la citoyenneté est réductrice et laisse de côté des pratiques populaires de participation politique diverses. Ces dernières méritent d’être étudiées dans le cadre d’une approche objective et sans a priori de la citoyenneté. Et c’est à cela que le conférencier s’est employé.

Le quatrième thème : l’école et la connaissance de la citoyenneté, a été présenté par Dr Baba Diané, Directeur national de formation professionnelle et technique. Il s’agit d’un sujet d’actualité au regard de la mondialisation qui fait que le monde est aujourd’hui devenu un village planétaire. Le conférencier après avoir cerné les éléments sémantiques sur la citoyenneté et l’éducation à la citoyenneté ainsi que le rôle de l’école dans l’éducation à la citoyenneté, aborde la notion de l’élève, futur citoyen. Il clôture son intervention par une enquête réalisée sur la connaissance de la citoyenneté à l’école guinéenne auprès d’élèves, d’apprenants, d’étudiants et d’enseignants au nombre de 30, tous publics confondus.  L’enquête a eu lieu au moment de tension sociopolitique en lien avec la grève du SLEG et des revendications politiques relatives à l’installation des conseillers communaux.

Quant au cinquième thème : Le rôle de l’intelligentsia dans la promotion de la conscience civique, est abordé par M. Lamarana Diallo, sociologue démographe, ingénieur de Recherche au CIRD, à travers la définition de l’élite et de l’intelligentsia et le fait que cette dernière soit au centre de l’élaboration et de la mémorisation des composantes de la conscience civique. De ce fait, elle constitue un modèle dans tous les domaines : attachement aux bonnes manières, modes vestimentaires, entretiens des habitations, leadership politique et religieux, etc. L’auteur tente d’expliquer le pourquoi de l’interpellation et de l’interrogation de l’intelligentsia guinéenne quant à sa responsabilité du fait que la conscience civique se trouve à rude épreuve. Est-ce parce qu’elle semble avoir subi les contrecoups de l’évolution des régimes politiques qui ont prévalu dans le pays depuis 1958 ? Le conférencier tentera de nous éclairer.

La dernière thématique, Courants de pensées philosophiques et politiques de la formation du citoyen en Guinée, est une sorte de conclusion de toutes les présentations qui vont se succéder au cours de cette journée d’étude. Elle a été présentée par Dr Moussa Camara de l’ISSEG. Il a présenté les concepts relayés dans les politiques de formation du citoyen en Guinée et établi un lien entre eux et les arguments de plusieurs courants de pensées en Afrique. Il a également montré que les idées fondamentales des courants influencent le contenu des documents de politique et par ricochet déterminent le fondement des idéologies qu’elles véhiculent. In fine, le conférencier est arrivé à démontrer que l’évolution sociohistorique du pays a considérablement marqué le contenu des politiques de formation. Ainsi à chaque phase de cette évolution, l’Etat a donné une orientation significative à la formation promue. Autrement, les politiques de formation du citoyen en Guinée sont qualitativement déterminées.

Professeur Djénabou Baldé, pour finir, a précisé que « L’éducation à la citoyenneté doit permettre à chacun de devenir acteur social dans un ou des espaces donnés : une classe, une association, un syndicat, une commune, un Etat, ainsi que dans l’espace de la mondialisation. »

Puis, rappelé les différentes approches de la citoyenneté globale (global citizenship), objet d’une revue de littérature (Goren & Yemini, 2017) dont la synthèse laisse apparaitre deux tendances. L’une, plus instrumentale, vise à donner les moyens d’être compétitifs dans le cadre d’une société et d’un marché mondialisés (global competencies approach) ; l’autre, plus humaniste, vise à développer l’empathie et la sensibilité à la diversité culturelle (global consciousness approach). De façon paradoxale au vu de l’objet, les auteurs de l’article soulignent que les curricula nationaux montrent une réorganisation de cette visée de citoyenneté globale en fonction des stratégies et priorités nationales. Aussi, conviendrait-il de souligner que l’éducation à une citoyenneté mondiale est un axe majeur de la politique scolaire de l’UNESCO depuis 2015.

Le CIRD vous propose les livres du mois

Le Département Documentation et Archives du CIRD propose chaque mois une collection de livres aux lecteurs. Pour ce mois de novembre, voici trois titres qui pourraient intéresser le public

Titre 1

Saisons sauvages / Mars, Kettly. – [Paris] : Gallimard, 2011. – 328 p.: couv. ill. en coul. ; 18 cm. – (Collection Folio; 5333).

ISBN 978-2-07-044340-6 : 6,80 EUR.

Disponible au CIRD sous la cote : R MAR
Résumé : Haïti. Port-au-Prince, années 1960. Duvalier et ses tontons macoutes surnommés « Pintades » éliminent systématiquement les opposants réels ou supposés au régime.

Daniel Leroy, rédacteur en chef du principal journal d’opposition, vient d’être enlevé sans autre forme de procès par les sbires du Secrétaire d’Etat, le numéro 2 du régime, qui a la haute main sur la police.

Nirvah, son épouse, ignore où il est incarcéré et même s’il est en vie. Il est risqué de poser des questions surtout celles relatives aux détenus de droit d’opinion. Elle va cependant se lancer à la recherche de son mari.

Nirvah a le double malheur d’être belle et d’avoir une peau plus blanche que celle des autres mulâtresses. Cela attire le Secrétaire d’Etat qui ne recule devant rien pour se l’ « approprier ». Est-ce une monnaie de change suffisante pour sauver son mari et protéger sa famille ? Encore faut-il supporter le regard des voisins…

Mais sous toute dictature, au niveau de la sphère du pouvoir, personne n’a confiance en personne. Tous les coups sont possibles pour être au plus près du Chef.

En racontant l’histoire de Nirvah et de sa famille, l’auteure Kettly Mars nous décrit le fonctionnement du régime dictatorial de Duvalier, une période charnière et douloureuse d’Haïti. Cela aurait pu se passer ailleurs aussi…

Ketty Mars, est née en 1958 à Port-au-Prince où elle vit. Elle compte plusieurs romans et nouvelles sous sa signature. Tels :

Aux Editions Mercure de France : Fado, roman. 2008 ; Saisons sauvages, roman. 2010 ; Le Prince noir de Lillian Russell, roman. 2011

Aux Editions Vents d’ailleurs : L’Heure hybride, roman. 2005 ; Kasalé, roman. 2005

Titre 2

Terre noire. 23e édition. (Collection de l’Ancre)/Durand, Oswald. -Paris : Librairie L. Fournier et Cie, 1945. – 212 p.

Grand prix de littérature coloniale. 1935  Prix de la Société de géographie

Disponible au CIRD sous la cote : R DUR

Résumé

Guinée Française, début des années 1930. L’introduction de la culture attelée en vue d’accroître les rendements des paysans, sert de prétexte à l’auteur, administrateur colonial, pour peindre  en une fresque pittoresque la société guinéenne d’alors. Roman exotique pour l’époque, en plus d’être un roman sociologique, Terre noire décrit les structures sociales du Fouta Djallon, les contradictions inhérentes à une société reposant sur le servage, l’exploitation dont les serfs sont victimes et leurs rancœurs à l’endroit de leurs seigneurs. Il met à nu les conflits de générations,  les jalousies et envies qui servent de trame aux relations au sein des différentes couches  et aussi entre les couches elles-mêmes.

Auteur : Oswald Durand : Romancier et ethnographe. (1888-1982)– Administrateur des colonies (1932). – Gouverneur général honoraire. – Membre de l’Académie des sciences coloniales (élu en 1948) puis de l’Académie des sciences d’outre-mer. – Administrateur chercheur en Guinée, Il sert en Guinée comme adjoint des services civils entre 1920 et 1921, puis comme administrateur adjoint. Il est nommé commandant de cercle de Mamou dès 1922.

Délégué de l’Afrique-occidentale française à l’Exposition coloniale de Strasbourg en 1924, il occupe successivement les postes de chef de bureau des affaires politiques en 1928, celui de chef de cabinet du gouverneur de 1926 à 1928, avant d’être promu commandant de cercle entre 1928 et 1930.

Il sera gouverneur du Sénégal (1945-1946) puis gouverneur de la Côte-d’Ivoire (1946-1947).

Titre 3

L’Eau, enjeu vital des relations internationales : eaux transfrontalières, bombe à retardement ou facteur de coopération et de paix ?/ Kabiné Komara ; Préf. Macky Sall. Paris : Cherche-Midi, 2018. 215 p. : ill., cartes, garph. ; 22 cm

Disponible au CIRD sous la cote : 333.90 KOM

Résumé :

Eau, source de vie ? Oui ! Mais aussi source de conflits. Alors que les hommes des cavernes se battaient pour le feu qu’ils divinisaient, les hommes modernes s’étripent pour l’eau qui prend place dans leur panthéon.

« Il était une fois un fleuve. Voici l’histoire d’une sagesse. Il était une fois le grand fleuve Sénégal. Né en Guinée, il descend sur le Mali, entre au Sénégal, et longe la Mauritanie avant de se jeter dans la mer. Ces quatre pays, tous également fils de cette eau abreuvante, irriguante, énergétique, auraient pu se battre. Ou s’ignorer, chacun prélevant sans se préoccuper des autres. Ces quatre pays en ont décidé autrement. Ainsi naquit un office commun de mise en valeur. Ainsi fut créé cet incomparable outil de sagesse. Une exception dans un monde de plus en plus déchiré par des conflits ayant l’eau pour objet. Voici l’histoire de cette sagesse, racontée par son principal artisan. Voici un modèle à suivre. Prenez-en de la graine, Mékong et Brahmapoutre (notamment) ! » Erik Orsenna, de l’Académie française.

Et le Nil donc ! Et le fleuve Congo pour les uns, Zaïre pour les autres…

L’Auteur : Kabiné KOMARA, né le 8 Mars  1950 à Kankan  (République de Guinée). Homme d’Etat guinéen, banquier de formation, il occupa de hautes fonctions dans les finances, les mines et la banque en Guinée. Ancien directeur de département de l’Afreximbank (Banque africaine d’import-export) au Caire, il est nommé Premier ministre par le Capitaine Moussa Dadis CAMARA, Président du CNDD, junte au pouvoir après la mort du Général Lansana  Conté le 24 Décembre 2008. Il est Haut-commissaire de l’OMVS pour un mandat de 4 ans à compter du 25 Mars 2013. Actuellement, il est consultant international en matière de stratégie, de financement et d’hydro diplomatie.

Report atelier entrepreneuriat

Le Centre International de Recherche et de Documentation, CIRD, informe le public que l’atelier sur l’entrepreneuriat initialement prévu du 7 au 10 novembre est reporté à une date ultérieure. La raison principale de ce report réside dans la volonté du CIRD d’inscrire le projet dans la logique des actions sociales et solidaires.

Restez connectés, vous serez informés de la suite