Santé : Le diabète et les défis du diagnostic et de la prise en charge

Le 20 janvier au CIRD, le Professeur Naby Moussa Baldé, chef de service Endocrinologie CHU Donka chair de la Fédération internationale du Diabète, a animé une conférence-débat sur « Le Diabète, diagnostic et prise en charge ». Une occasion de faire la situation sur non seulement le diabète mais aussi les autres maladies non transmissibles comme le cancer, les maladies cardiaques. Dès l’entame, le professeur a indiqué que selon une étude réalisée sur les causes de décès entre 2004 et 2030, la tendance est baissière en ce qui concerne les maladies transmissibles que le VIH/SIDA, la Tuberculose, les Infections respiratoires mais aussi le Paludisme, les accidents de la circulation. Alors que la courbe est ascendante quant aux maladies non transmissibles : diabète, cancer, les malades cardiaques. Celles-ci tuent davantage dans les pays à revenu faible, de l’ordre de 60 % des décès dans ces pays à revenu faible et 30 % dans les pays à revenu élevé. Pour lui, la Guinée et la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne sont confrontés à trois défis : le diagnostic, le traitement, la qualité du traitement.

A sa création en 1996, l’unité de diabétologie de Donka est partie avec 16 sujets pour aboutir à 761 en 2002. Ce qui indique que la maladie est présente dans le pays, aussi bien chez les enfants que chez les personnes âgées. Entre 2009 et 2016, le professeur a indiqué que de 44 enfants, les services de diabétologie ont dans leurs registres 505 enfants. Avec 14,7 ans comme âge moyen, 12,9 ans l’âge au diagnostic, alors que ces enfants sont à 43 % issus des familles pauvres. Il a informé que la Guinée dispose d’un réseau de soins composé d’une dizaine de structures qui font le diagnostic et la prise en charge à Conakry et dans les régions administratives. Le professeur a insisté sur le fait que ces chiffres ne sont pas représentatifs de la réalité. Regrettant le fait que malheureusement, beaucoup d’enfants meurent du diabète sans être enregistrés, le taux de létalité du diabète chez l’enfant étant plus élevé que chez l’adulte si le diagnostic n’est pas vite établi, suivi d’une prise en charge adéquate.

Sur le plan national, le médecin informe que selon une étude intitulée Steps Survey Guinée 2009, ce sont 130 000 Guinées qui sont diabétiques, soit 5 % de la population. 74,94 % parmi eux ignoreraient qu’ils sont porteurs de la maladie, 48,31 % connus ne sont pas traités et 39,83 % traités ne sont pas équilibrés.

Par ailleurs, le conférencier annonce qu’en Guinée, les personnes âgées de 45-64 ans réunissent au moins 3 facteurs de risques : la sédentarité, l’alimentation, le poids. Selon lui, il est aussi évident que le manque d’activités physique, la cigarette, la faible alimentation sont les causes communes des maladies que sont le diabète, le cancer et l’hypertension artérielle (HTA).

Le Professeur Baldé a évoqué le diabète de grossesse, qui fait grimper le taux de mortalité maternelle.

Quant à l’hypertension artérielle, elle a les mêmes causes que le diabète et le cancer. Même qu’elle est plus répandue avec 1,1 millions de sujets, selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé.

Ces défis exigent plusieurs réponses, a dit le professeur. Il faut un personnel suffisant et qualifié, des structures qui répondent aux normes, des produits de qualité. Tout cela nécessite l’implication de pouvoirs publics, de la communauté internationale. Egalement, la société civile qui peut influencer les pouvoirs publics et de la communauté internationale, également, conscientiser la population quant à la nécessité d’adopter un bon comportement nutritionnel et alimentaire. Car, insiste, le diabétologue, il y a un lien direct entre le sucre et le diabète. Il y a un lien direct entre les huiles et l’obésité. Il y a un lien direct entre le sel et les maladies cardiaques.

Analyse et gestion des conflits : Les méthodes à suivre

Le 13 janvier, la conférence-débat sur l’analyse et la gestion des conflits s’est tenue au CIRD. La rencontre a mobilisé une trentaine de participation pendant environ 3 heures.

Le conférencier, M. Cheick Ramadan Camara, professeur de Lettres et de Sociologie à l’université Kofi Annan (Conakry), a défini le conflit comme le règlement des différends par la violence ou la force. C’est une lutte exprimée entre deux groupes ou plus, indépendants pour une différence de perceptions, de besoins non satisfaits ou de but incompatibles.

Selon lui, les conflits sont de plusieurs natures :

Les conflits de données ou d’informations provenant de l’absence ou de la mauvaise interprétation de l’information ;

Les conflits relationnels provoqués par les émotions fortes, les stéréotypes et le comportement négatif répété ;

Les conflits de valeurs provoqués par les différences idéologiques ou critères d’évaluation d’idées ou de comportement ;

Les conflits structurels qui trouvent leur origine dans la distribution inégale des pouvoirs et des ressources ;

Les conflits d’intérêts, expression de compétition réelle ou imaginaire autour d’intérêt, de distribution des richesses…

En termes de fonction, le conférencier a indiqué que le conflit peut aider à établir l’identité et l’indépendance des parties prenantes. Ce qui lui donne des valeurs humaines ou sociales.

Le conférencier est revenu sur les causes qui ont conduit les chercheurs à trouver plusieurs théories dont : la théorie des principes négociés ; la théorie des besoins humains ; la théorie identitaire ; la théorie de communication interculturelle inadéquate ; la théorie de la transformation des conflits.

Pour monsieur Camara, les conséquences des conflits sont énormes et de deux ordres : négatives et positives.

Parmi les conséquences négatives dans les conflits inter communautaires, elles se ressentent sur le plan social avec la division, la méfiance et la haine ; sur le plan politique avec le désintéressement des populations pour les objectifs de développement et la désobéissance civique ; sur le plan culturel avec la dégradation des mœurs et sur le plan économique avec la régression dans le développement et l’accentuation de la pauvreté. Quant aux conflits inter étatiques, ils ont pour conséquences la désertion des zones, les pertes en vies humaines, l’insécurité, l’anxiété, l’introduction frauduleuse d’arme à feu…

 

L’aspect positif du conflit s’explique entre autres par le rééquilibrage des forces en présence et l’apparition de nouvelles forces, le brassage des populations issues des régions et des cultures différentes, la mise place des programmes de développement et de relance des activités socioéconomique

Après avoir expliqué le cycle, M. Camara a donné les techniques de résolution des conflits. Il y a la résolution par la coopération, la négociation, la médiation par l’assistance d’une tierce partie, la facilitation du dialogue, l’arbitrage. La résolution elle-même consiste dans le choix d’une solution à un affrontement et à sa mise en œuvre. La résolution a soit une dimension contributive, intégrative ou contributive, a indiqué le conférencier.

Des questions et des contributions ont enrichi les débats, notamment le cas de la Guinée avec tous les problèmes que connait le pays depuis l’indépendance avec le Camp Boiro et autres violences électorales.