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Journée mondiale de la presse : Le CIRD à la rencontre des futurs journalistes

« La responsabilité sociale des professionnels de médias dans le domaine des Droits de l’Homme ». C’est le thème de la conférence qui a été animée par Chaikou Baldé, journaliste, président de l’Alliance des Médias pour les Droits humains en Guinée. La rencontre, initiée par le Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD) s’est tenue à l’Institut supérieur de l’information et de la Communication (ISIC) Kountia, le 3 mai 2018, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

La rencontre a mobilisé de nombreux étudiants, enseignants, des professionnels de médias, des cadres du ministère de la Communication, le représentant du Haut-commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme et les cadres du CIRD.

Mamadou Yaya Cissé, Directeur général adjoint chargé des études à l’ISIC, hôte de la rencontre, a exprimé sa joie et rappelé la mission de son institution : « La formation initiale des futurs journalistes et futurs communicants du pays. Donc, ces échanges permettront d’apporter un plus à la connaissance ou à l’enseignement théorique que nous donnons à nos étudiants dans les salles de classe ».

Monsieur Sako représentant le représentant résident du Haut-commissaire général des Nations Unies aux droits de l’homme en Guinée. Il a salué l’initiative du CIRD qui vise à aller à la rencontre des étudiants pour échanger avec eux sur les responsabilités qui seront les leurs. Pour lui, en Guinée comme partout ailleurs, la formation et le respect de la loi restent les défis à relever pour les promoteurs des droits de l’homme en général, des droits des journalistes en particuliers.

Ce fut l’occasion de présenter le CIRD et ses activités. Une structure indépendante agréée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui œuvre  dans les domaines de la recherche, de la documentation et de la Formation continue ; sa bibliothèque très fournie permet aux étudiants, enseignants, chercheurs et professionnels d’avoir accès à des ouvrages aussi bien généraux que spécialisés.

L’exigence de professionnalisme, les menaces qui pèsent sur la corporation, la problématique de l’accès à l’information, les conditions de vie et de travail des journalistes, ces différents thèmes ont alimenté les débats. Pour les différents intervenants, le respect de la loi en vigueur par l’ensemble des acteurs est le passage obligé pour arriver un journalisme professionnel.

Cette rencontre a servi de cadre à la signature d’une convention de partenariat entre le CIRD et l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC-Guinée). Un partenariat qui traduit la volonté du CIRD d’accompagner les femmes de plus en plus nombreuses à opter pour le journalisme, notamment en matière de formation continue.

Quant à Chaikou Baldé, le conférencier, il a replacé la date du 03 mai dans son contexte historique. Rappelant qu’elle marque « l’anniversaire de la déclaration de Windhoek qui est un énoncé de principe établi par les journalistes africains en 1991, appelant à une presse libre, indépendante et pluraliste sur notre continent et à travers le monde. Cette déclaration affirme que la liberté de la presse est indispensable à l’existence de la démocratie et constitue une aspiration fondamentale de l’homme. Pour nous femmes et hommes des médias, la déclaration de Windhoek marque une étape importante de la lutte pour la liberté de la presse dans toutes les régions du monde. » Pour lui, cette déclaration est la réaffirmation de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 dans laquelle il est dit :  « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de rependre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».

Quid du défenseur des droits de l’homme ?

Il s’agit, selon le conférencier, de toute personne qui, individuellement ou en association avec d’autres, œuvre à la promotion et (ou) à la protection des Droits de l’Homme.

S’agissant des médias et les droits de l’homme, le conférencier rappelle le lien en se basant sur cet extrait : « Une presse libre, pluraliste et indépendante est une composante essentielle de toute société démocratique ». Il est tiré de la déclaration de l’UNESCO qui, en 1983, établissait le lien entre le journaliste et les droits de l’Homme :

  • Le véritable journaliste défend les valeurs universelles de l’humanité, en particulier la paix, la démocratie, les droits de l’homme… ;
  • Le journaliste participe activement aux transformations sociales orientées vers une amélioration démocratique de la société et il contribue, par le dialogue, à établir un climat de confiance dans les relations internationales, propre à favoriser partout la paix et la justice, la détente, le désarmement et l’épanouissement national ;
  • Le journaliste peut contribuer à éliminer l’ignorance et l’incompréhension entre les peuples, à rendre les citoyens d’un pays sensibles aux besoins et aux désirs des autres, à assurer le respect des droits et de la dignité de toutes les nations, de tous les peuples et de tous les individus.

Il a également évoqué le journalisme citoyen, né de l’obligation morale, de la volonté de changer les choses et de transformer la société. Cette forme de journalisme est profitable surtout à la collectivité et se distingue par l’originalité des articles et reportages.

Chaikou Baldé dira en fin que la responsabilité sociale des journalistes en matière des droits de l’homme exprime tout ce qui a trait au travail du journaliste pour soutenir, appuyer, renforcer voire consolider les droits humains dans un pays. Cette responsabilité sous-entend le rôle et la place des médias dans le domaine des droits de l’homme.