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Le CIRD est un forum d’échanges visant à promouvoir le livre, la recherche scientifique et la culture. Le CIRD est ouvert aux élèves, étudiants, enseignants, chercheurs, porteurs de projets et à toutes les personnes désireuses de comprendre, d’apprendre, de partager et de construire.
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Ce samedi 20 avril 2019, de 10h30 à 14h00, le Club littéraire du Centre a tenu un Café-littéraire animé par Mesdames Juliana Diallo (guinéo-bulgare, auteure de « Néné Salé » et « L’entrée dans la tribu »), Mabety Soumah (auteure de « En attendant la lune… ») et Monsieur Alimou Sow (Lauréat du PLWS 1, auteur de « Ma Guinée plurielle »). Avec une cinquantaine de participants, l’activité a été une belle occasion d’échanges entre les plus jeunes (lycéens), les jeunes (étudiants) et les « ainés » sur le talent d’écrivain.
Plus spécifiquement, des sujets divers et pertinents et parfois tabous comme ceux des conditions d’accouchement dans les hôpitaux publics guinéens (avec « Nènè Salé »), la socialisation des jeunes filles au cycle menstruel de la femme (avec « En attendant la lune… »), et d’autres moins sensibles, dans un style humoristique comme la circulation routière au quotidien à Conakry dans un taxi, le financement des projets de developpement à travers le bloging, etc. (avec « Ma Guinée plurielle ») ont été développés et débattus.
Le mardi 16 avril en fin d’après midi, une délégation du Centre composée du Directeur exécutif, de son adjoint et du chargé de communication, a été reçue par la Direction d’Aide et Action Guinée. Le Directeur d’Aide et Action était accompagné respectivement des responsables financier et du projet éducation. La visite qui a duré une heure a permis aux dirigeants d’échanger sur la nature de leur structures, les projets réalisés, en cours et en perspective, mais aussi sur la possibilité pour les deux entités de faire chemin ensemble pour la réalisation des projets communs au bénéfice des populations.
Aide et Action, ONG de développement présente en Guinée depuis près de 30 ans, a travaillé et obtenu beaucoup de résultats positifs dans le domaine de l’éducation, en agissant sur l’administration scolaire, les élus locaux, et les parents d’élèves. L’ONG a contribué, entre autres, à la mise en place des plans préfectoraux de développement de l’éducation (PPDE), le gouvernement scolaire avec les sept qualités de la bonne éducation.
Actuellement, l’ONG oriente ses efforts sur la société civile, le secteur minier et les droits de l’homme, avec en toile de fonds la promotion de la transparence et de l’exemplarité.
En perspective, un projet avec une problématique essentiellement environnementale, mais aussi économique, sociale et foncière, à développer à Boké (Mines), Siguiri (Orpaillage) et Yomou (Problématique foncière dans la gestion des ressources forestières).
Les chemins se croisent par le fait que le Centre, institution indépendante à but non lucratif, apolitique et non confessionnel, avec un statut privé d’utilité publique, a pour vocation première la Recherche dont les résultats permettent aux acteurs de développement d’élaborer des politiques cohérentes avec les réalités du terrain et du moment, et obtenir des résultats escomptés. La délégation du Centre a expliqué que le Centre s’est doté d’un plan stratégique quinquennal qui définit sa mission, ses objectifs et ses axes programmatiques et de tous les instruments qui l’accompagnent, à savoir : un cadrage financier, un manuel de procédures pour améliorer sa gouvernance interne et un code de bonne conduite et d’éthique pour prévenir certaines dérives dans son fonctionnement, notamment celles relatives à la maltraitance des enfants, harcèlement sexuel au travail, aux discriminations de tout genre…
Aide et Action Guinée a promis d’inviter le Centre à un atelier le 04 mai 2019 sur le projet relatif à l’orpaillage. Le Centre a également exprimé sa disponibilité à y prendre part et tout le plaisir qu’il a à recevoir très prochainement une délégation d’Aide et Action dans ses locaux.
À l’occasion de la fête de Pâques célébrée par la communauté chrétienne ce dimanche 21 avril 2019, le lundi de Pâques est un jour férié. En conséquence, nos locaux ne seront ouverts le mardi 23 avril à partir de 8.00. Joyeuses fêtes de Pâques à nos amis chrétiens.
La Direction Exécutive
Le 12 avril 2019, le Comité de pilotage du Prix littéraire Williams Sassine (PLWS2) s’est réuni au siège du CIRD. Elle a porté sur l’examen de la liste des établissements scolaires et universitaires, celle des potentiels financiers mais aussi la distribution des affiches du PLWS2 et le recueil du PLWS1.
Au total 62 établissements d’enseignements secondaires et universitaires, 113 partenaires et potentiels bailleurs (institutions et entreprises) sont identifiés. Une équipe du CIRD épaulée par le Club littéraire se charge de la distribution des affiches et du recueil pendant la période du 9 au 18 du mois en cours.
La prochaine réunion du comité de pilotage est prévue pour le 24 mai. Quant à la rencontre avec les partenaires, elle a déjà commencé et se poursuit jusqu’au 27 juin. Le comité est composé, outre certains membres du CIRD, de Madame SANOH, auteure, membre de l’Association des écrivains de Guinée et M. Bachir Tamsir NIANE, professeur de Lettres à l’UGLC Sonfonia.
Pour rappel, le Prix littéraire Williams Sassine est un concours littéraire organisé par le CIRD pour encourager l’écriture, valoriser la littérature et rendre hommage à Williams Sassine. La deuxième édition, en cours, a été lancée le 22 décembre 2018 et les candidatures sont reçues jusqu’au 30 septembre prochain. La remise des prix au lauréat de la biennale aura le 9 février 2020. Pour participer au concours merci de consulter le Règlement du cours sur www.cirdguinee.org ou sur la page Facebook cirdguinee
Mlle Djenaba Bah, nouvelle assistante exécutive administrative bilingue est arrivée. Elle a pris service ce mardi 09 avril au CIRD. Mlle Djenaba Bah est chargée d’appuyer la direction exécutive du CIRD dans ses tâches administratives courantes. Recrutée au bout d’un processus transparent d’appel d’offres et de selection par un comité bilingue, Mlle Djenaba Bah est diplomée en administration des affaires. Option gestion des ressources humaines. Elle vient compléter et renforcer le dispositif administratif du CIRD qui est en pleine mutation.
« Les ethnies sont une construction coloniale instrumentalisée par les colons et poursuivie par nos Etats post modernes »
Le 23 mars, le CIRD a célébré ses deux ans de vie active. Une occasion mise au profit par la Direction exécutive pour organiser une conférence scientifique. La Conférence s’est déroulée en quatre étapes principales :
MM. Abdou NDAO, Directeur Exécutif et Dr. Ramadan DIALLO, Directeur Exécutif Adjoint, ont respectivement, développé les deux sous thèmes de la Conférence en deux temps entrecoupés de débats :
Le premier thème a été présenté par Abdou NDAO, Directeur exécutif du CIRD, Socio anthropologue. Un point de départ innovatif en matière de méthodologie : comment allier socio-anthropologie, la photographie, la caméra et le stylisme ? De ce point d’ancrage deux enjeux majeurs posés : 1. Comment éviter les essentialismes anthropologiques ? Comment éviter la représentation caricaturale de nos complexités culturelles par les usages des cartes postales ? Abdou est revenu sur l’étendue de leur recherche de terrain qui a investigué 25 groupes ethniques à travers le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau depuis 10 ans. Les ciblages ont essentiellement mis l’accent sur les groupes ethniques dits minoritaires qui reposent la question principale des minorités/majorités ethniques/sociologiques. Ex. Bassaris, Bedik, Badiarankes, Cognaguis représentent à peine 2% de la population sénégalaise.
Plusieurs constats ont été formulés à l’aune de plusieurs postures analytiques par M. Ndao :
En concluant son propos, M. Ndao a lancé un message de tolérance et de diversité voire de métissage qui fonde nos humanités et nos humanismes. Un métissage qu’il importe de vulgariser dans nos établissements et la vie de tous les jours.
Le second porte sur les « Usages politiques de l’identité ethnique en Guinée dans le contexte du pluralisme politique. » Il a été présenté par Ramadan DIALLO, Directeur exécutif adjoint, Docteur en Science Politique. Dans son intervention, Dr Ramadan DIALLO a mis l’accent sur la complexité de l’appartenance ethnique comme identité sociale et le caractère ambivalent de ses usages dans les compétitions électorales. Dans un premier temps, prenant le contrepied des considérations de sens commun faisant de l’identité ethnique une réalité ineffable et un prolongement de la parenté, l’auteur a insisté sur la nature foncièrement sociale et relationnelle de l’ethnicité. Ainsi, dans ses explications, il est ressorti que l’on ne naît pas déjà et définitivement membre d’un groupe ethnique par le fait de Dieu ou de la nature, mais que l’appartenance ethnique est un choix opéré par les individus et les groupes sociaux, parfois de façon inconsciente.
Dans le second volet de sa communication, Dr Ramadan DIALLO a insisté sur le fait que l’identité ethnique n’est pas systématiquement une « pathologie » en politique. Sur ce point, il a montré que les partis politiques guinéens, l’administration publique font fréquemment recours à l’ethnicité dans leurs stratégies d’action. Et dans bien des cas, parfois avec le concours des Coordinations régionales (associations ethnico-régionalistes), cette convocation de l’identité ethnique en politique se fait au prisme de la division, de la haine de l’autre et de l’affichage à outrance des pseudos différences entre communautés. Alors qu’en réalité l’ethnicité peut également être utilisée pour renforcer l’unité de la nation, résoudre des crises socio-politiques, cultiver la connaissance de l’autre, la tolérance, en un mot favoriser le vivre-ensemble. L’exemple des démocraties consociatives et pluriculturelles (Suisse, Belgique, Ethiopie, Nigéria, Canada, Royaume-Uni, Afrique du Sud, Inde, …) ont permis à l’auteur d’illustrer sa position.
Dans sa conclusion, l’intervenant a recommandé la tenue d’assises nationales sur la place à accorder à l’identité ethnique dans l’espace public et politique en Guinée ainsi que la réalisation d’un vaste programme de recherche sur les identités ethniques en Guinée dans une perspective pluridisciplinaire.
Prenant la parole à la fin des débats, M. DIALLO A. Lamarana, Président de la Conférence, a souligné l’importance du conditionnement culturel dans la construction des identités. A cet égard il a fait remarquer que l’identité, aux niveaux individuel, communautaire et national, est comparable à un sac culturel qui enregistre les héros, monuments et autres créations comme des biens consensuels communs. Aussi est-il plus facile de le vider que de le remplir : il suffit qu’un groupe quelconque s’approprie d’un bien commun pour rompre le consensus qui l’entoure et lui ôter l’unanimité unissant autour de lui les hommes et femmes d’un pays. Un héros peut ainsi redevenir la propriété d’une ethnie dès que sa communauté se targue d’en être l’unique émanation ; il quitte ainsi le cœur des autres compatriotes ouvrant ainsi des failles favorables au repli identitaire. Attention donc aux vedettariats sectaires qui font la part belle aux egos ethnocentriques et politiques. Ce sont des sources de division qui minent les modalités de gestion d’une République et compromettent le processus de construction nationale.