Inauguration le 25 mars 2017

Le CIRD a été inauguré le 25 mars. La cérémonie a mobilisé autour de la Madame Safiatou DIALLO, fondatrice, Monsieur Moustapha Mami Diaby, ministre des Postes, Télécommunications et de l’Economie Numérique ainsi que plusieurs autres personnalités.

L’accent a été mis sur les enjeux et défis liés à l’accès à la formation, la recherche et la documentation dans le processus de développement de la Guinée. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté en Guinée. La cérémonie a été ponctuée de conférence et de panel sur trois thèmes.

Thèmes exposés

« La recherche: ses exigences et ses réalités ». C’était l’un des thèmes présentés à l’occasion de l’inauguration du CIRD. Celui-ci a été animé par le professeur Djibril Tamsir Niane. Selon le conférencier, la recherche construit la vie de l’homme. Les découvertes quant à elles ont permis d’avoir une meilleure vie et l’épanouissement de la société. La recherche ne se décrète pas, ce sont les peuples qui font leur recherche.

Pour le Professeur Niane, à son indépendance, la Guinée a créé des revues scientifiques (Recherches Africaines en 1959, Jean Suret Canale en a été le premier directeur). Il a rappelé que les centres de recherche de Sérédou et Foulayah ont existé depuis la période coloniale.

Il a ajouté que la recherche scientifique exige du financement. Que malgré des chercheures locaux, la recherche en Afrique peine à se hisser au sommet. Il se rappelle encore l’apparition, en 2014, de la maladie à virus Ebola en Guinée ; il a fallu recourir aux laboratoires étrangers (Sénégal et France). Pour finir, il a dit qu’il ne peut parler de véritable développement qu’à travers la recherche scientifique.

Genre et Développement » a été le second thème. Il a été exposé par la Professeure Kadiatou Lamarana Diallo, Directrice adjointe de l’Ecole doctorale de l’Université Général Conté de Sonfonia Conakry.

La problématique du genre et développement consiste à ne pas marginaliser les femmes, mais plutôt à les mettre au même niveau que les hommes, a-t-elle souligné. Lors de la conférence de Beijing en Chine en 1994, il a été noté que les femmes étaient les plus pauvres en termes de ressources économiques. Ce qui est contraire au principe selon lequel « Le développement est un processus global qui inclut le social, le culturel, l’économique, visant le bien-être de tous. » Ce qui exige que les hommes et les femmes soient complémentaires et que l’équité, la justice et la cohésion sociale soient une réalité.

« L’Ecole de Dakar et la décolonisation de l’histoire africaine ». Ce thème, troisième de la journée, a été animé par le Professeur Boubacar Barry de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar (Sénégal).

L’historien a indiqué que l’Ecole de Dakar remonte au 19e siècle, où Dakar était la capitale de l’Afrique occidentale française, donc le lieu où la plupart des élites africaines ont été formées. Ce qui a permis de réhabiliter l’histoire africaine. Cette histoire part du Sénégal en ce qui concerne l’Afrique de l’Ouest. Il citera dans son exposé quelques intellectuels qui ont marqué cette histoire :

  • Le poète Léopold Sédar Senghor, mort en 2000, dont la participation à l’éveil des consciences a été primordiale. Le Professeur a rappelé le rôle de Senghor dans la création de l’Association des Historiens de l’Afrique noire en 1972.
  • Cheick Anta Diop, mort en 1986, voulait une fédération de l’Afrique noire, il a beaucoup influencé l’Egyptologie.
  • Abdoulaye Ly, mort en 1958, a aussi joué un rôle pour la réhabilitation de l’histoire africaine.

Il a précisé ces personnalités, quoiqu’elles aient influencé l’Ecole de Dakar, n’ont tout de même pas enseigné à l’Université de Dakar. Ils se sont inscrits dans le domaine politique. Et que rarement ils se sont rapprochés, c’est le cas d’Abdoulaye Ly qui avait rejoint le gouvernement de Senghor en 1970, avant d’être remplacé par Abdou Diouf (Premier Ministre).

Amadou Mathar Mbow, (ancien Directeur général de l’UNESCO), aujourd’hui âgé de 95 ans, Jean Suret-Canale, Joseph Ki-Zerbo, Djibril Tamsir Niane, ont beaucoup contribué à réécrire de l’histoire de l’Afrique.

Le conférencier de déclarer que l’Ecole de Dakar n’appartient pas au Sénégal mais à toute l’Afrique et que Dakar est le seul endroit où les archives n’ont pas été envoyées à la métropole (France). Actuellement, l’Ecole de Dakar s’oriente vers des études sur la prison, l’armée, le syndicalisme, etc, conclut-il.

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