Prix littéraire Williams Sassine : Les lauréats sont connus
Le 9 février, d’éminentes personnalités du monde des Lettres et de la Culture ont pris part à la proclamation des résultats du concours Prix littéraire Williams Sassine organisé par le Centre international de Recherche et de Documentation (CIRD). Le Jury s’était réuni dans la matinée pour délibérer. Les noms des quatre lauréats ont été annoncés à l’occasion d’une grande cérémonie organisée dans un réceptif de la place et présidée par Monsieur Sanoussy Bantama Sow, ministre des Sports, de la Culture et du Patrimoine historique, et parrainée par Monsieur Fadi Wazni, président du Conseil d’administration de la Société des mines de Boké (SMB).
Le Prix Williams Sassine dont l’objectif est d’encourager l’écriture, valoriser la littérature guinéenne et africaine en rendant hommage à Williams Sassine a consisté pour cette première édition à écrire une nouvelle de 10 à 20 pages en s’inspirant de la citation de l’écrivain : « On a tellement de réalités qu’on n’écrit pas avec l’imagination […] Il suffit d’ouvrir sa fenêtre, d’ouvrir sa porte, il suffit de faire 100 mètres dans la rue pour que vous voyiez des choses qui défient l’imagination. » Véronique Tadjo, auteure, Grand Prix littéraire d’Afrique noire (2005) et présidente du Jury, a indiqué que 64 candidatures ont été reçues, de plusieurs pays. Ce qui est remarquable pour une première édition, a-t-elle souligné. Les textes sont en majorité d’auteurs de la Guinée (53), de la France (5), de la Côte d’Ivoire (3) du Sénégal (1), de l’Egypte (1) et des Etats Unis (1). L’âge des auteurs varie de 15 ans à 77 ans.
Les membres du jury sont Barry Hawa Camille Camara, journaliste, Leïla Diallo, bibliothécaire au CCFG, Gahité Fofana, cinéaste et réalisateur, Olivier Rogez, journaliste à Radio France International et écrivain, Mamadou Yaya Sow, chef du département Lettres modernes à l’Université de Sonfonia, et Souleymane Diallo, administrateur général du Groupe de presse Le Lynx – La Lance. La présidente du Jury ne s’est pas tue sur le dynamisme et l’innovation qui caractérisent les textes dont la majorité des auteurs ont moins de trente-cinq ans. « Ce qui nous a frappé c’est surtout leur talent et leur courage. Quand ils s’emparent d’un sujet vous êtes sûr qu’ils vont jusqu’au bout », a-t-elle dit.
Les lauréats
Après une présélection faite par un comité de lecture, vingt textes ont été transmis au Jury le 16 janvier 2018. Après lecture, les membres du Jury se sont retrouvés le 9 février pour la délibération, à l’issue de laquelle les quatre meilleurs textes ont été tirés du lot. Et c’est Mamadou Alimou Sow, connu sous le nom de Alimou Sow qui a remporté le premier Prix, pour le texte : Pour l’amour d’un père. Ce qui lui donne droit à 500 euros et une participation à un Salon de livre africain. Bala Ibrahima, deuxième lauréat, gagne 400 euros pour son texte Panne d’inspiration. Mamadou Saliou Baldé pour : La petite albinos qui mendiait sur l’échangeur, troisième, s’octroie 300 euros. Tah Roselyne Isabelle Flore pour Une histoire alimentaire, gagne 200 euros. Cette lauréate ivoirienne est aussi la seule lauréate parmi les six candidates.
Mamadou Alimou Sow, premier lauréat, chargé de communication à la délégation de l’Union européenne : « Je ne m’attendais pas forcément à être là en tant que lauréat. Pour la petite histoire, j’étais pressenti dans le Jury, mais j’ai décliné pour concourir. Je suis donc très heureux de gagner ce prix que je dédie à la jeunesse guinéenne et à ma mère, Néné Adama Oury Sow, paix à son âme ! Je remercie le CIRD pour la lumineuse idée de créer ce prix et de célébrer Williams Sassine doublement. Après le symposium sur Sassine organisé en avril 2017, ce prix s’inscrit dans le sens d’aider les jeunes à se remettre au Livre et à la Lecture. Je félicite les autres lauréats, mais aussi les autres participants, qui n’ont pas démérité ».
Un recueil naitra
Les organisateurs du concours vont faire éditer un recueil des 10 meilleures nouvelles, soit les 4 primés ainsi que 6 autres remarqués par le Jury. Soit : Treize écrit par Jean-Jacques Pascal (Sénégal), Chemin de la Méditerranée de Siné Sitan Sidibé (Guinée), De sombres nuits d’ici et d’ailleurs de N’Guessan Yves Loise (Côte d’Ivoire), Voyage en taxi brousse Guinée de Bah Boubacar (Guinée), La peine d’une légitimité de Camara Fodé Colobane (Guinée) et Simple de Baldé Djenabou, texte envoyé des Etats Unis.
Témoignages
La famille de Williams Sassine était représentée à la cérémonie. L’écrivain qui était aussi connu par La Chronique Assassine dans le satirique Le Lynx, a été gratifié de mots agréables propres à faire oublier, un moment, les maux qu’il a tant dénoncés en Guinée et en Afrique. De Madame Safiatou Diallo, la fondatrice du CIRD, au professeur Djibril Tamsir Niane, en passant par Tierno Monenembo, Lamine Capi Camara, Sansy Kaba Diakité et Véronique Tadjo, tous ont salué la lutte de l’homme des marges. Sûr que Souleymane Yala le Gros Lynx et BML, Bah Mamadou Lamine savent bésef de Williams Sassine. En célébrant Williams Sassine et la littéraire guinéenne à travers ce prix on s’acquitte en quelque sorte d’une dette à l’égard de tous les intellectuels guinéens qui meurent dans l’anonymat. Les intervenants, unanimement, ont déploré qu’en Guinée la culture et ceux qui la font sont laissés pour compte. Ibrahima Baba Kaké, Djibril Tamsir Niane, Camara Laye, Alioune Nfantouré, etc, sont plus connus à l’étranger qu’en Guinée. Pourtant, Lamine Capi Camara pense que « L’idée selon laquelle nul n’est prophète chez soi ne se vérifie plus. On peut bien rendre hommage aux héros nationaux et les immortaliser ».
L’édition 2018 du Prix littéraire Williams Sassine a bénéficié de l’accompagnement d’AESI Afrique, d’ERAI Export, de la SMB (Société des Mines de Boké). ERAI Export a mis à la disposition du CIRD 10 bourses de recherche. La bourse s’appellera Bourse de la Sénégambie de la Recherche, en hommage au Professeur Boubacar Barry, historien et spécialiste de la Sénégambie. Le CIRD et les universités partenaires vont prochainement établir les critères de d’attribution des bénéficiaires.
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